HISTORIQUE

Conçu à la fin des années 70 par Dassault, le Mirage 2000 commença sa carrière opérationnelle dans l'Armée de l'Air française en 1984. Alors équipé du radar RDM (Radar Doppler multimode) et du réacteur M53-5 de 9T, il subit son premier gros chantier de modernisation en 1987 lorsqu’il fut équipé du radar RDI (Radar Doppler à Impulsions) lui permettant de disposer de capacités de tir vers le bas (look down - shoot down) et du réacteur M53-P2, plus puissant. 
A la fin des années 1990, il subit un nouveau lifting avec le passage au standard 2000-5 et l’adjonction du radar RDY (multi-modes et multi-cibles) et de 4 points d'emports supplémentaires, Bien que développé, à l’origine, pour être un avion d'interception et de supériorité aérienne, le 2000 fut par la suite décliné en différentes versions :
* 2000B : biplace d’entrainement.
* 2000N : biplace de frappe nucléaire
* 2000D : biplace d'assaut air-sol

La production de Mirage 2000 a été arrêtée en 2006. Un peu plus de 600 appareils seront sortis des usines Dassault Aviation dont 286 pour l’export : Brésil, Égypte, Émirats arabes unis, Grèce, Inde, Pérou, Qatar et Taïwan.
Remplacé petit à petit par le Rafale, le dernier né de chez Dassault, ce bel oiseau risque fort de sillonner le ciel de France et d’ailleurs, pendant quelques années encore.

Documentation  

La littérature sur le sujet n’est pas pléthore. Heureusement, internet regorge de  photoscopes en tout genre.  


MONTAGE

« Reboîtage » de la vénérable maquette Heller, on était en droit de s’attendre, de la part du fabricant Tchèque, à une remise à niveau un peu plus conséquente. Hélas, ce n’est pas tout à fait le cas, et au lieu d’un montage pépère comme je l’espérais,  ce fût un long « chemin de croix ».

Tout commença par le cockpit où, malgré le rajout de pièces en photodécoupe pré-peinte, beaucoup de choses restent à faire, et notamment, la zone derrière le siège qui est désespérément vide et qui aurait mérité un joli insert dont Eduard a le secret. 
A l’aide de carte plastique et de différents profilés Evergreen, la partie arrière du cockpit a été meublée. Rien de bien difficile quand on a de la bonne doc et beaucoup de patience.



Par contre, le siège en résine est tout simplement magnifique. Seul le harnais en photodécoupe vient un peu gâcher l’ensemble. Il a été refait en feuille de plomb, découpée en fines bandelettes et complétée avec des boucles de chez Reheat Model, histoire de lui donner un peu de volume.






Le cockpit est de couleur gris bleu foncé, un mélange de XF-23 et H77. Couleur utilisée, aussi, pour le tableau de bord (et non pas noir comme donné par Eduard sur la photodécoupe pré-peinte).



Le siège est peint au pinceau, avec des acryliques Prince August. Elles ont un très bon pouvoir couvrant et sèchent relativement vite. La patine est faite aux huiles Rembrandt en utilisant la technique des fondus, chère aux figurinistes.





Avant de coller le fuselage, j’ai ouvert la trappe de la prise « parking », quasiment indissociable du 2000 au sol, fait les évacuations des gaz chauds de chaque coté du pied de la dérive et découpé la casquette qui sera refaite plus conforme à la réalité.


Étant donné le manque de point de repère, la mise en place de la baignoire à l’intérieur du fuselage (vrillé de surcroît) fut un peu acrobatique et il fallut procéder à de nombreux essais à blanc pour arriver à avoir quelque chose de conforme. Et ce n’est qu’après quelques jurons bien placés qu’on pouvait coller les ½ coquilles et découvrir avec horreur que les lignes de structure à la jonction étaient décalées et qu’il y aurait séances de masticage et de gravure.  Gravure qui a, finalement, était entièrement reprise car beaucoup trop « molle », ce qui m’a permis de déceler des erreurs sur l’emplacement de certains panneaux et, surtout, la forme erronée du raccord fuselage/dérive, d’abord remis en forme avec de la carte plastique et du mastic puis recouvert d’alu autocollant pour représenter le Karman.
 


La casquette est dans la réalité formée de trois panneaux grillagés. Pour cela, j’ai utilisé des filtres à peinture sur lesquels sont collés des profilés Evergreen pour la structure.

Il ne restait plus qu’à mettre en place le pare-brise, après l’avoir thermoformé (car rayé et beaucoup trop épais) et je pouvais passer à ce qui allait être une vraie prise de tête : le canal de postcombustion et la tuyère.




Heller fournit une pièce qui peut se satisfaire à elle-même si on n’est pas trop difficile mais comme ce n’est pas mon cas, hélas, j’ai décidé de tout refaire.
J’ai commencé par désolidariser la tuyère du canal et après une séance de ponçage pour affiner au maximum le plastique, je l’ai recouverte avec les pétales fournis en photodécoupe par Eduard. Les biellettes d’actionnement sont ensuite rajoutées.
Le conduit est, dans la réalité, fait en tôle ondulée et non lisse comme sur la pièce Heller. J’ai d’abord pensé utiliser la même technique que pour le Mirage III mais les ondulations étant perpendiculaires à l’axe du tube, elles s’écrasaient lorsque je formais le cylindre. Je me suis donc fabriqué un petit outil sur lequel j’ai embouti un morceau de feuille de plomb qui, après qu’il ait été peint dans des tons de Beige relevés avec des jus de différentes couleurs : Vert, Orange, Noir et Terre, a été gentiment roulé autour d’un tube. Il ne restait plus qu’à faire la rampe PC (le résultat n’est pas parfait mais fait illusion une fois en place) et je pouvais insérer l’ensemble dans le fuselage.

J’ai alors eu la désagréable surprise de voir que la tuyère avait un diamètre supérieur au croupion, créant une marche d’escalier qu’il a fallu rattraper au Milliput. Les panneaux sont gravés à l’aide de gabarits Verlinden et de l’outil Trumpeter. 


On peut apercevoir à l’intérieur du fuselage, l’entretoise qui sert à écarter les ½ coquilles.


Cette fois, c’en était bel et bien fini et j’allais de ce pas voir du coté des ailes comment cela se passait.
La gravure, bien que plus jolie, n’était pas à mon goût, toujours ce manque de profondeur qui va poser problème lors du passage du jus. J’ai donc ressorti mon outil et j’ai tout repris. Opération rapide puisque il n’y a pas eu de corrections à apporter. La suite a été moins amusante.
Un premier essai à blanc a montré des ajustements catastrophiques au raccord Karman et il a fallu employer les grands moyens pour s’en sortir. Deux entretoises ont été mises en place pour écarter les 1/2 fuselages et réduire au maximum les « gouffres », la finition se faisant au mastic. Le Karman de l’aile est recouvert de scotch autocollant pour le représenter en légère surépaisseur. Les têtes de boulons, visible dans les trous, sont faites à l’emporte pièces dans de la carte plastique fine et les écopes sont remplacées par d’autres faites en feuille d’alu mise en forme sur la pièce d’origine.

A l’intrados, si les joints sont à peu près corrects, du coté des puits de trains c’est le grand vide. Un peu de carte plastique et fil d’étain ont aidé à donner du relief à cette zone.



Ils sont peints en Gunze H307 mélangé à du Blanc, à parts égales, en fait de la couleur de l’intrados. Un jus Noir de bougie et un autre Terre d’Ombre, plus localisé, sont diffusés dans les creux. Les arêtes sont éclairées avec un drybrush gris clair.


Les  briseurs d’onde des canons peuvent être représentés simplement en utilisant du fil d’étain. Il est d’abord enroulé autour d’une tige pour obtenir des anneaux qui sont écrasés avec une pince puis coupés à la bonne dimension.   
L'embout de la perche de ravitaillement a été remplacé par une de la marque Ravmodels, dispo chez http://www.smds.ws.

On en termine avec l'intrados en rajoutant les lance-leurres fait en carte plastique.

Enfin, et pour en terminer avec le gros-oeuvre, les aigrettes et les antennes de dérive sont refaites pour gagner en finesse.



Il est temps, maintenant, de s’occuper de la peinture.
Il aurait dû être gris-bleu clair / gris-bleu foncé mais en lisant un article sur la 1ère guerre du Golf, je suis tombé sur une photo du N°74, repeint à titre d’essai sur place, à Al-Ahsa (Arabie Saoudite), sur celui d’origine, en 2 tons de marron du plus bel effet. Il s’inspire de celui porté par les Jaguar Français de Daguet. De plus, cette peinture provisoire avait la fâcheuse tendance à s’enlever par plaques laissant apparaitre le camouflage d’origine. Unique et original, il n’en fallait pas plus pour me décider.
Trouver les bonnes couleurs est une gageure tellement elles peuvent varier en fonction de l’environnement (il suffit de regarder des photos du 2000 pour s’en rendre compte). Ici, point de FS ou RLM ou RAL mais Celomer et à ma connaissance, en acrylique il n’y a que JPS Modell (http://www.jpsmodell.de) qui possède ça dans sa gamme. N’ayant pas ces peintures en stock, je suis parti sur des mélanges à base de Gunze. Pour le Gris-bleu clair (Celomer 1625), un mélange à parts égales de H307 et de blanc, et pour le Gris-bleu foncé (Celomer 1620), un mélange à parts égales de Blanc et H42. La couleur du radome, différente de celle de l’intrados, est un mélange de H307 et de H42. 
Les décals sont de bonne qualité et se posent sans problème. Eduard fournit la totalité des stencils : de quoi occuper pas mal d’heures.
Les jonctions entre les parties fixes et mobiles sont soulignées d’un trait couleur Terre (H72). La peinture est extrêmement diluée, environ 95%, et le déplacement de l’aérographe doit être rapide pour ne pas surcharger.


L’intrados a été copieusement sali en utilisant un large panel de coloris : orange, marron rouge, terre, Deck Tan, bleu foncé, noir. Le but étant de cassé la monotonie de la couleur de base pour la rendre plus attractive tout en restant dans le réel.
 La plupart des coulures ont été faites à l’aéro, à très basse pression (~ 0,5 bar) et en utilisant une peinture extrêmement diluée (~ 95%). La dilution est faite à l’alcool à 90° pour avoir un séchage rapide et éviter, ainsi, à la peinture d’être chassée par l’air.




A l’extrados, le premier travail a consisté à passer les deux tons de gris aux endroits qui, par la suite, seront éraillés puis à les masquer avec de la bande cache ou du Maskol avant d’appliquer le camouflage définitif. Ici aussi, il a fallu y aller au feeling pour trouver ces couleurs car elles n’existent pas toutes prêtes. Pour la couleur sable, j’ai fait un mélange, à parts égales, de H318 et de H55 et pour la teinte café au lait, 1/3 de XF-52 mélangé à 2/3 de blanc. Après le passage de la couleur la plus claire, des masques flottants ont été positionnés pour réaliser une séparation légèrement floue des deux teintes. L’aérographe doit être tenu bien perpendiculaire à la surface lors de la peinture pour éviter que celle-ci ne passe dessous. 




Plusieurs jus de différentes couleurs sont diffusés dans la gravure : Ocre plus Bitume pour la couleur sable, Bitume pour la couleur marron, Rouille foncée pour les lignes de rivets et Noir à la jonction des parties fixes / mobiles.

Au final, un voile de H321 a été pulvérisé sur l’ensemble de la maquette pour fondre les 2 couleurs. 

Les couleurs sont ensuite marbrées en utilisant la couleur de base mélangée à du Blanc. Les salissures, moins appuyées que sur le dessous, se sont concentrées essentiellement à l’arrière de l’appareil. Enfin, un voile de vernis mat a clôturé la séance de peinture.





Les charges externes se sont limitées au bidon central, fort joliment moulé en résine par Eduard, et… c’est tout. N’étant pas fan des avions « chargés », l’armement a rejoint la boite à rabiot.La couleur bien particulièrement des pylônes est obtenue à partir d’un mélange de H312 et H313, à parts égales passé en voiles transparents sur une base alu. 

Le montage n’était cependant pas fini puisqu’il y avait, encore au fond de la boite, le train qui attendait qu’on s’intéresse à lui. 
Première opération, refaire les vérins de rétraction, beaucoup trop grossiers et affiner au maximum les jambes. Ensuite, vint le grand moment de solitude quand il a fallu mettre en place les différents câbles et tubulures. Ça part dans tous les sens et malgré une bonne quantité de photos, il a été parfois difficile de s’y retrouver.
Je n’ai pas utilisé les roues du kit car, suite à une discussion sur un forum, j’ai appris que les pneus du train principal lors de DAGUET étaient striés et non lisses comme ceux de la boite. Un collègue m’en a donc gentiment fourni un jeu de la marque Renaissance : résine pour la jante et vinyle pour le pneu.

Il ne restait plus qu’à les mettre en place les différentes sondes et antennes ainsi que la verrière, tout à fait acceptable et qui n’a pas besoin d’être thermoformée (j’ai juste donné un peu de volume à l’armature interne à l’aide carte plastique) et je pouvais boucler ce montage.

Une dernière petite chose, l'échelle a été refaite en profilé plastique en prenant exemple sur celle en photodécoupe de chez Renaissance.



CONCLUSION

Ce n’est certes pas une maquette qui se monte en secouant la boite (où serait d’ailleurs le plaisir ?) mais elle reste, malgré tout, la meilleure représentation du 2000 à cette échelle.

Guide Technique

Il est assez fréquent, notamment sur des maquettes relativement anciennes ou en « short-run », que les parties transparentes soient inutilisables et ce, même après les classiques opérations de polissage et bain de Klir. Il existe alors un moyen simple de refaire ces pièces : le thermoformage.

Le rhodoïd provient ici de boites  d’emballage. On peut aussi utiliser des transparents pour rétroprojecteur. La pièce est remplie de blue-tack avant d’être « plantée » sur la tige.


La feuille est ramollie à la chaleur jusqu’à ce qu’elle s’affaisse légèrement. Le temps de chauffe est très important : trop, elle va se déchirer. Pas assez, elle n’épousera pas suffisamment la forme.



Avec un mouvement rapide et régulier, on tire sur la feuille jusqu’à ce qu’elle recouvre entièrement la pièce. Cette dernière ne sera pas enlevée de suite. Elle servira de guide lors de la découpe au cutter.


Les montants sont refaits en scotch alu puis la pièce est trempée dans du Klir pour la protéger. 

































 Dassault Mirage 2000C Heller-Eduard 1/48